Titre : Anna et l’enfant-vieillard
Auteur : Francine Ruel
Éditeur : Libre Expression (Groupe Librex)
Date de parution : Septembre 2019
Résumé : « Plus que tout au monde, ce soir, elle aimerait se redresser pour atteindre l’amour de son fils, rejoindre son épaule, y déposer sa tête une seconde. Se hisser vers lui pour avoir quelques miettes d’amour. De l’amour sur la pointe des pieds. »
Anna cherche à faire le deuil d’un enfant vivant. Elle ne sait plus quoi inventer pour sortir son fils de ce brouillard dans lequel il plane en permanence. Elle a l’impression d’errer dans un cimetière, sans corps à déposer en terre. Pourtant, tout était possible jusqu’à l’Accident.
Un roman coup-de-poing, l’histoire d’une mère et de son enfant-vieillard.
Mon avis : J’ai toujours adoré la plume de Francine Ruel. C’est toujours un moment bonheur aux mots chantant, à la lecture mélodieuse. Chaque mot semble choisi avec minutie.
Dans ce cas-ci, on se retrouve aux côtés d’Anna. Une mère d’un fils unique qui sombre dans un monde sombre et inquiétant. On s’attache immédiatement à Anna. À sa détresse. Son mal de vivre. On arrive à comprendre cette peine, ce deuil qu’elle doit faire. C’est poignant. On se met dans la peau de cette mère qui remue ciel et terre depuis de nombreuses années pour tenter d’aider son fils. Mais que faire si celui-ci n’en veut pas de cette aide?
On chemine avec elle. Perdure entre le passé et le moment présent. Quelques fois j’ai dû me remettre en question dans quelle sphère du temps nous étions. Ce qui fait en sorte que ça manque légèrement de fluidité. J’ai adoré les métaphores, la guerre constante que mène cette mère au cœur blinder d’amour inconditionnel pour son fils. Par contre, j’aurais aimé en savoir plus, aller plus loin. On revient souvent sur les mêmes points. J’aurais aimé apprendre à connaître davantage Anna. De plus, moi qui suis une adepte des dialogues, ici, c’est une denrée plutôt rare.
Bref, un roman qui nous persécute lorsqu’on doit faire un deuil avant la mort. Qu’on doit vivre malgré la peur, la honte parfois. Un roman qui m’a charmée par sa syntaxe et la réflexion qu’offre l’auteure au lecteur. Par contre, l’histoire en tant que telle m’a laissé sur ma faim.